vendredi 29 février 2008

Vendredi 29 février : actores segundarios

Hier soir, notre coloc' chilien, Alvaro, nous a montré un documentaire intitulé "actores segundarios", sur les manifestations des collèges et lycées contre Pinochet, dans les années 1980. Ces "acteurs secondaires" (jeu de mot sur le fait qu'ils étaient dans le "secondaire" du système d'éducation chilien) de la résistance contre Pinochet avaient entre 10 et 18 ans à l'époque. Ils ont été très actifs, organisant des manifestations et des "prises d'école" pour protester contre la privatisation du système éducatif chilien. Leur slogan était "seguridad para estudiar, libertad para vivir" (sécurité pour étudier, liberté pour vivre). Ils avaient réussi à réunir tous les partis politiques d'opposition dans une seule organisation, qui allait donc des communistes aux démocrates-chrétiens. Beaucoup de ces tous jeunes adolescents furent emprisonnés, torturés et tués à la suite de ces manifestations. Le documentaire était vraiment très bien fait, avec beaucoup de témoignages actuels de ces anciens résistants. Au delà des évènements de l'époque, le documentaire montre aussi le désarroi de ces jeunes lorsque leur lutte s'est brusquement terminée en 1988, quand le peuple a voté "Non" au plébiscite visant à maintenir Pinochet au pouvoir. Ils n'ont pour la plupart pas repris d'études après 1988 et ont vu disparaitre l'incroyable esprit de solidarité qui avait marqué leur adolescence. Ce sont les grands absents du système politique actuel. A la suite du documentaire, nous avons eu une grande discussion avec Alvaro, qui est trop jeune pour se souvenir de ces manifestations mais se souvient en revanche de la victoire du "Non" en 1988. Le thème de Pinochet est encore relativement tabou au Chili car les blessures de la population sont encore vives et Alvaro nous a dit que c'était un thème qu'il abordait très rarement avec ses parents par exemple. Il nous parait incroyable d'imaginer qu'il y a un peu plus de 20 ans, les rues où nous passons tous les jours était le théâtre de manifestations violemment réprimées par la police ! Nous avons vraiment du mal à réaliser qu'il n'y a pas si longtemps que ça le Chili était une dictature qui générait une opposition politique forte dans la population... Curieusement, aujourd'hui, les chiliens semblent se désintéresser totalement de la vie politique de leur pays.

Jeudi 28 février : bilan de mi-volontariat à Contigo

La semaine dernière marquait le milieu de mon volontariat au Chili (eh oui, déjà !). Raul m’avait demandé de rédiger un petit bilan de mon expérience à Contigo « so far », pour que nous puissions en discuter par la suite. Il m’avait demandé de répondre à une liste d’une dizaine de questions comme par exemple si le temps que j’avais consacré à Contigo m’avait semblé utile pour la fondation, pour moi-même, les activités qui m’avaient paru le plus intéressantes, les moins intéressantes, les difficultés que j’avais rencontrées, et ce que j’aimerais faire en plus. Nous avons discuté de mes réponses aujourd’hui et Raul a commencé par me dire qu’il avait été très intéressé par mes réponses. ;)

En ce qui concerne le projet de rédaction des manuels, il m’a dit qu’il était très très content de mon travail. Il a bloqué deux journées en mars (le 11 et le 14) pour revoir les manuels avec l’ensemble des assesseurs de crédit et ainsi identifier tous les points de politique et de procédés qui ne font pas l’unanimité parmi les assesseurs. La semaine prochaine, je vais donc m’occuper d’organiser et de préparer ces deux journées de réunion, qui constitueront une grande avancée pour le projet.

En ce qui concerne mes questions plus générales sur le micro-crédit, Raul m’a apporté beaucoup de réponses et m’a aussi confié pas mal de documentation à lire. Je suis contente de pouvoir ainsi compléter mon travail quotidien à Contigo par une réflexion plus générale sur le micro-crédit.

Enfin, deux évènements devraient marquer mon dernier mois de volontariat à Contigo. Premièrement, une réunion avec les membres du directoire de Contigo (sorte de Conseil d’Administration de Contigo), que je n’ai jamais rencontré, pour leur faire un petit compte rendu de mon expérience à Contigo et leur poser des questions sur leur vision de la fondation, qu’ils voient uniquement « d’en haut ». Deuxièmement, la visite d’étudiants américains en MBA qui veulent rencontrer des employés et des clients de Contigo : Aude et moi avons été « recrutées » comme interprètes espagnol – anglais pour l’occasion. Il faudra qu’on se remette à l’anglais d’ici là !

Entre la réunion sur la bibliothèque avec les filles et la réunion avec Raul, je commence à avoir une bonne visibilité sur ce que vont être mes activités pendant la deuxième partie de mon volontariat !

mercredi 27 février 2008

Mercredi 27 février : réunion bibliothèque

Comme la rentrée des classes approche, la réouverture de la bibliothèque de Fondacio aussi. Cette semaine, nous avons donc décidé de faire une réunion entre volontaires françaises (et belges) pour préparer notre retour à la bibliothèque, définir ce que nous voulions vraiment faire dans ce projet, et coordonner nos activités. En effet, jusqu'en décembre, chacune venait à la bibliothèque un certain jour, et faisait principalement des jeux avec les enfants ou des activités au "coup par coup", comme par exemple les cartes de Noël. Au mois de janvier, alors que la bibliothèque était fermée, Perrine et Mano avaient organisé des petits ateliers pour les enfants en vacances. Pour cette nouvelle année scolaire, nous souhaitons continuer cette formule d'ateliers. A l'issue de la "réunion", nous proposons donc de nous organiser en duos, d'une part Perrine et Mano et d'autre part Pauline et moi, et de proposer un atelier différent chaque jour de la semaine. En effet, il est difficile d'organiser une activité seule, donc le principe des duos permettra de mieux cadrer les enfants. Perrine et Mano organiseront un atelier d'écriture et illustration d'un livre résultant du travail commun des enfants et un atelier de bricolage, tandis que Pauline et moi allons organiser un atelier "théatre, mimes et chants". De plus, le vendredi après-midi, nous viendrons toutes pour organiser des jeux en extérieur, aidées en plus par Alex. Nous allons proposer ce "plan" à la responsable de la bibliothèque lundi prochain, pour qu'elle le valide. Avec cette formule, le projet de la bibliothèque serait ainsi beaucoup plus structuré. Le seul problème est la continuité de cette formule car Mano part fin avril, moi fin mai, et Perrine et Pauline fin juin... Nous voudrions donc essayer d'impliquer des volontaires chiliens dans ces ateliers, afin qu'ils puissent assurer une certaine continuité entre les différentes "vagues" de volontaires français et belges.

Mardi 26 février : réflexions sur le volontariat

Une des difficultés du volontariat que je ressens beaucoup est le fait d'être tiraillée entre le désir d'expérimenter une vie différente, de se "fondre" dans la population qui nous entoure et de vivre comme elle, et nos réflexes occidentaux. En tant que volontaires, nous avons envie de vivre comme les gens qui nous entourent et de ne plus être considérées comme des "gringas" par eux, mais plutôt comme des voisines qui participent à la vie du quartier. Nous regrettons même parfois que nos conditions de vie ne soient pas plus dures, pour mieux nous confronter à nos limites. En tant qu'occidentales, nous avons envie d'habiter dans une maison propre, de bénéficier au moins d'une partie du confort auquel nous avons été habituées en France et cherchons sans cesse comment améliorer notre maison. Nous avons aussi envie de voyages, de sorties en ville et de shopping, des activités assez éloignées des préoccupations de nos voisins (quoique, pour le shopping, il est vrai que la société chilienne est à beaucoup d'égards une société de consommation à l'américaine). Nous avons donc un comportement un peu schizophrène, nous préoccupant tantôt de vivre de façon différente à celle que nous connaissons et tantôt de voyages et de sorties, comme nous le faisons en France...

lundi 25 février 2008

Lundi 25 février : Plan de Negocio de Contigo

Aujourd'hui, Raul est de retour de ses vacances. Malheureusement, il n'a pas l'air d'avoir beaucoup récupéré et semble toujours très fatigué. Il nous donne, à Aude et moi, le "plan de negocio 2008-2010" de Contigo, qu'il vient de terminer. Il s'agit d'un dossier très complet sur la Fondation, destiné aux donateurs. Nous y apprenons plein de choses intéressantes sur l'histoire de la Fondation, sa vision, et surtout ses objectifs de développement pour les trois prochaines années. La rédaction des manuels dont je suis chargée est l'un des six objectifs administratifs définis (il y a 6 objectifs administratifs, 6 objectifs opérationnels et 3 objectifs "marketing", réunis dans un diagramme digne d'un grand cabinet de conseil!). Les deux objectifs finaux sont d'aider des micro-entrepreneurs à développer leur activité et ainsi augmenter leur revenus (la "mission" de Contigo) et que Contigo devienne auto-financé et ne compte plus sur les donations pour son fonctionnement quotidien. Contigo octroie actuellement 1000 crédits par an et souhaite en octroyer 3000 par an dans 3 ans, en embauchant plus de personnel et en ouvrant de nouvelles succursales, mais aussi en augmentant la productivité des employés. Le document est vraiment intéressant pour nous car il identifie toutes les zones d'amélioration de Contigo. Le plan à 3 ans est relativement ambitieux, s'ils arrivent à l'appliquer, ce sera vraiment très bien ! En tous cas, nous comprenons à quoi Raul était occupé juste avant ses vacances...

Dimanche 24 février : Cajon del Maipo

Aujourd'hui, nous nous levons à peu près à l'heure à laquelle nous nous sommes couchés vendredi soir (enfin samedi matin plutôt) car nous avons prévu d'aller nous balader dans le Cajon del Maipo. Nous allons faire une autre ballade que celle que nous avions faite avec les filles, un peu plus proche de Santiago. Il fait un temps magnifique et la ballade nous amène à deux cascades. Les garçons trouvent que c'est vraiment bien d'avoir des montagnes aussi proches de Santiago. Dans un rayon de 300 km autour de Buenos Aires, il n'y a que de la pampa !







Nous rentrons vers 19h à la maison, après un petit passage par la Place d'Armes et mes amis repartent presque aussitôt en direction de Viña del Mar, où ils ont une connaissance. Ils auront fait la cordillère des Andes, la place centrale de Santiago et la plage au bord du Pacifique dans la même journée : Santiago est la seule ville au monde qui permette cela ! Ils repartent très contents de leur séjour et je suis moi aussi bien contente de leur visite !

Samedi 23 février : visite de Santiago

Après une nuit relativement courte, Thomas, Romain et moi partons nous balader dans Santiago: Place d'Armes, Palais de la Moneda, Paseo Alameda, Santa Lucia, Bellavista et San Christobal.








Nous admirons le coucher du soleil et la tombée de la nuit sur la ville depuis le sommet du San Christobal et la vue est vraiment incroyable. Nous terminons la journée par un restaurant de fruits de mer (les garçons ne mangent que du steak à Buenos Aires) et au lit ! Cette journée avec eux est l'occasion d'échanger sur les cultures chilienne et argentine, les deux pays sont quand même très différents !

vendredi 22 février 2008

Vendredi 22 février : Anniversaire de Marie

Aujourd'hui, Marie fête ses 24 ans. Elle a organisé un "asado" (c'est à dire un BBQ) à la maison. Pour une fois, il y a beaucoup de garçons autour de la table : Alvaro, Alex, Etienne (l'ami de Mano qui est venu diner hier soir) et mes deux amis français de Buenos Aires : Thomas et Romain. Il y a bien sûr toutes les filles et Mathilde et sa maman nous rejoignent au moment du dessert. Après le diner, nous allons dans une discothèque chilienne, une première pour nous ! Il est vrai que notre vie de volontaire est généralement très sage, mais ce soir est une grande occasion ! Voici donc quelques photos de la soirée... qui s'est prolongée jusqu'à l'heure chilienne (6 heures du mat').





Jeudi 21 février : Un routard à la maison

Aujourd'hui, Mano avait invité à diner un français qu'elle a rencontré lors de son voyage dans le Nord. Il s'agit en fait d'un reporter qui travaille chez RTL et a pris une année sabbatique pour voyager en Amérique du Sud. Il a passé deux mois en Colombie et descend maintenant en direction de la Patagonie, pour y arriver avant qu'il ne fasse trop froid là-bas ! Il nous en apprend beaucoup sur la politique de ce continent et sur les problèmes de drogue et de guérilla en Colombie. En effet, les journaux chiliens contiennent à 99 % des informations "people" et très peu d'informations politiques et économiques. Ils ont presque plus parlé de Carla Bruni ici qu'en France !! Du coup, nous ne sommes pas très au courant de ce qui se passe au Chili et dans les pays voisins et sommes bien contents d'avoir quelques éclairages sur le sujet. D'après Alvaro, cette culture "tabloïd" vient de la curiosité naturelle des chiliens et de leur intérêt pour les people et les faits divers, mais aussi du fait qu'avec la dictature de Pinochet, les gens ont été habitués à ne pas parler des "vrais" problèmes. On en apprend donc plus en lisant les journaux étrangers.

Mercredi 20 février : Problèmes de poids

Aujourd'hui, Mano, qui est en vacances, a décidé de venir avec moi au municipio de la Pintana pour voir un peu à quoi ressemble un municipio et en apprendre plus sur le micro-crédit. Elle est déjà allée à Puente Alto avec Aude hier. Il n'y a pas beaucoup de clients, mais nous remplissons quand même quelques sollicitudes. Juste au moment où nous allions partir, arrivent deux femmes qui travaillent en fait comme grossistes pour une entreprise américaine qui vend des produits de régime (poudres à diluer et diverses "potions"). Nous discutons avec elles un grand moment et elles nous font même une "analyse diététique" gratuitement. Tout va bien, d'après leur analyse, je ne suis pas trop grosse ;). Blague à part, Mano et moi sommes très intéressées de savoir si leurs produits se vendent bien au Chili car il y a ici beaucoup de problèmes de poids. En effet, la nourriture chilienne est très grasse et les chiliens boivent des sodas ("bebidas") à tous les repas. Donc forcément, beaucoup sont trop gros. Les deux femmes nous expliquent que oui, les gens commencent à être sensibilisés aux problèmes de santé liés au surpoids et à l'importance de manger équilibré. Mais dans les poblacions, les gens mangent surtout ce qui coute le moins cher !

mercredi 20 février 2008

Mardi 19 février : la carte du tendre chilienne

Ce soir, nous avons eu une grande discussion avec Alvaro sur les moeurs chiliennes en ce qui concerne les relations amoureuses. En effet, pour nous ce point constitue l'une des grandes différences culturelles entre la France et le Chili.

Première différence, les chiliens sont plus (ou en tous cas plus ouvertement) infidèles que les français. L'infidélité est quasiment considérée comme une chose normale dans la société chilienne. Contrairement à ce que notre réputation voudrait, les chiliennes sont beaucoup plus aguicheuses que les françaises et Alvaro nous a dit qu'il n'était pas du tout rare que les filles draguent ouvertement, voire "piquent" les petits amis de leurs copines ! Selon lui, cette légèreté dans les relations vient du fait que le Chili n'est sorti que récemment de la dictature de Pinochet et que le peuple chilien veut profiter de sa liberté retrouvée.

Deuxième différence, les jeunes chiliens sont très démonstratifs dans les lieux publics et notamment dans le métro.

Troisième différence, les relations amoureuses passent par un grand nombre de stades, très codifiés. D'après ce qu'Alvaro nous a expliqué , voici donc la carte du tendre chilienne:
- "tirar": les jeunes gens se rencontrent dans une soirée et s'embrassent. Ils échangent leurs numéros de téléphone (mais ils ne sortent pas encore ensembles).
- "salir": le garçon rappelle la fille et ils se revoient à l'occasion d'un cinéma, d'un verre ou d'un restaurant (ils ne sortent toujours pas ensembles et chacun peut avoir des rendez-vous avec d'autres personnes en parallèle).
- "andar": les deux jeunes gens commencent à passer plus de temps ensembles et là, ils considèrent qu'ils sortent ensemble (donc ils arrêtent de voir les autres "potentiels"), mais ce n'est pas encore une relation "sérieuse".
- "pololear": le garçon demande à la fille si elle veut "pololear" avec lui (oui, oui, il fait bien une demande explicite) et là, la relation devient sérieuse.

Lundi 18 février : vacances au bureau, retour de vacances à la maison

Cette semaine, Raul ainsi que la plupart du personnel de Contigo sont en vacances. Cela se ressent nettement sur l'ambiance générale de la Fondation et bien sûr sur l'ambiance de travail. En l'absence du "chef", tous les employés sont beaucoup plus cools et certains passent une partie de l'après-midi à papoter dans le patio. Aude et moi avons un peu de mal à réaliser qu'eux sont dans l'état d'esprit "grandes vacances" alors que nous sommes plutôt dans l'état d'esprit "milieu d'année scolaire". L'inversion du calendrier n'est quand même pas évidente !

Le soir, nous nous retrouvons tous ensemble dans la maison pour le première depuis la despedida de Constance. Seule Mathilde n'est pas là car elle est partie en vacances avec sa maman. Mano rentre du Nord, Aude du Sud, et Marie et Perrine arrivent de Curico, les bras chargés de bouteilles de vin car elles ont visité un vignoble aujourd'hui. Apparemment, la visite était très intéressante. Nous sommes contentes de nous retrouver et avons donc beaucoup de choses à nous raconter pendant le diner !

lundi 18 février 2008

Dimanche 17 février : Région de Curico

Ce matin, nous quittons Curico en direction de la côte Pacifique. Nous traversons des vignes et des vergers et voyons même un véritable cow-boy chilien avec son troupeau de vaches. Arrivés dans le petit village, ouf, notre chauffeur est là. Un chilien d'1,93 mètres aux yeux bleus, très gentil !


Nous commençons notre tour par un petit village typique, qui a plus de 400 ans. Nous y visitons le musée et les petites échoppes d'artisanat.


Nous partons ensuite en direction d'un lac privé, au bord duquel tous les riches chiliens ont une résidence secondaire. L'endroit ne manque pas de charme.


Troisième étape de notre tour, une réserve de cygnes et autres oiseaux. Il y a des centaines de cygnes noirs.


Nous terminons enfin par un petit village de pécheurs, avec les bateaux de pêcheurs traditionnels et une grande plage.



Sur le chemin du retour, notre chauffeur nous emmène dans le restaurant où travaillent sa femme et sa fille. Nous y mangeons plein d'empanadas...

L'heure du retour arrive et quelques heures de bus plus tard, me voila de retour à Santiago. Ce fut une belle journée au coeur du Chili.

Samedi 16 février : Siete Tazas

Parties hier soir de Santiago, nous sommes arrivées vers minuit à Molina, après 3h30 de bus. Heureusement, nous avons facilement trouvé notre auberge. Ce matin, nous avons de nouveau pris un bus, direction le Parc Siete Tazas. Après deux heure de piste et des arrêts dans les différents campings de la région, nous y voilà !

Nous commençons par une courte ballade pour observer ces fameuses sept tasses, nées d'un phénomène géologique alliant la présence d'un glacier et celle d'activités volcaniques. L'endroit est vraiment très joli !



Nous partons ensuite en direction d'une autre chute d'eau, qui tombe dans une lagune d'eau turquoise où la baignade est autorisée. L'endroit est vraiment incroyable et comme il fait très chaud, nous avons hâte de nous baigner !



Après une demie-heure de marche et un passage un peu difficile dans les rochers, nous y voila. Bien que l'eau soit relativement froide, nous sautons sans hésiter ! C'est moi au milieu sur la photo ;)


Nous passons tout l'après-midi là et en fin d'après-midi nous reprenons notre bus, direction Molina puis Curico. Arrivés à Curico, nous allons directement à la station de bus pour réserver nos bus pour le lendemain. Là, on nous apprend qu'il n'y a qu'un bus par jour pour aller à l'endroit où nous voulions aller, du coup, ça ne va pas être possible ! Mais la jeune femme de la compagnie de bus appelle un contact à elle et nous organise un tour privé avec chauffeur pour 60 €. Nous devons donc prendre un bus à 8h le lendemain matin, qui nous déposera dans un petit village, et là le chauffeur nous attendra sur la place centrale dans une voiture verte ! On espère que la voiture sera là...

vendredi 15 février 2008

Vendredi 15 février : diplomée de Bath

La nouvelle du jour est que j'ai reçu un mail de Bath m'annonçant que j'avais reçu la mention B à mon mémoire de master et que j'avais donc mon diplôme. Plutôt une bonne nouvelle, donc ! La cérémonie de remise des diplômes aura lieu fin juin, à l'anglaise, dans la cathédrale de Bath (cf photo).


Comme cela correspond à peu près à la période à laquelle j'avais prévu de rentrer du Chili, c'est parfait. Voilà donc ce qui m'attend à mon retour en Europe !

Au Chili, tout se passe toujours bien. Nous nous sommes couchés un peu tard hier avec la soirée de Saint-Valentin, et nous partons dès ce soir en week-end. Il y a des chances que je dorme dans le bus! Nous partons dans la région de la vallée centrale, au sud de Santiago, avec au programme: lacs et chutes d'eau, villages typiques, plage et vignobles pour Marie et Perrine qui ne rentrent que lundi (je rentre le dimanche soir). A lundi donc!

Jeudi 14 février : la Saint Valentin au Chili

Aujourd'hui, nous avons pu observer un phénomène social assez surprenant pour nous: la fête de la Saint-Valentin au Chili (ou "dia del amor" comme ils l'appellent ici). Première surprise, tout le monde est à fond ! Toutes les femmes que nous avons croisé dans la rue ou dans le métro avaient une fleur ou un ballon en forme de cœur à la main, et ils vendaient des roses dans toutes les stations de métro et à chaque coin de rue. Une des filles du bureau a même reçu un énorme bouquet ! Le soir, nous avions prévu d'aller boire un verre avec Timothée, qui quitte bientôt le Chili pour l'Argentine. Nous nous sommes retrouvés dans le quartier de Bellavista et là, nous avons été plus que surpris par la décoration pour le moins chargée des bars !




Timothée était tout content de passer sa soirée de Saint-Valentin avec 3 filles et il y avait un nombre de couples impressionnant dans la rue et dans les bars (y a-t-il des célibataires au Chili ???).


Quant à moi, je me suis trouvée un petit amoureux qui voulait que je le prenne en photo et m'a fait un bisou en retour, trop chou ! ;)


En tous cas, cette journée nous a permis de nous rendre compte que la société chilienne est vraiment très influencée par la société de consommation américaine (nous nous en étions déjà un peu rendu compte du fait du grand nombre de 4*4 de ville qu'il y a à Santiago).

Mercredi 13 février : routine, routine

Ma vie ici est relativement routinière, surtout ce mois-ci où je ne travaille qu'à Contigo. En effet, certains volontaires ont jusqu'à 4 projets différents par semaine, ce qui fait que pour eux, quasiment chaque journée est différente. Pour ma part, je vais à Contigo du lundi au vendredi, de 9h30 à 18h. Mes semaines sont donc principalement rythmées par mes visites dans les municipios, surtout cette semaine où je remplace Aude, partie en vacances, en plus de mes visites habituelles. Il y a toujours des clients marquants lors de ces visites. Aujourd'hui par exemple, j'ai eu une jeune fille née en 1987 qui demandait un crédit pour son "almacen" (comprendre petite épicerie) : elle avait donc 3 ans de moins que moi ! J'ai aussi eu une dame avec deux petits enfants (un garçon et une fille) aux cheveux poil de carotte, assez inhabituel au Chili. Mon travail au bureau est lui aussi relativement varié entre les moments passés à discuter avec les autres employés et les moments passés à rédiger les manuels. Finalement, la routine ne me pèse pas tant que ça.

Mardi 12 février : les discussions du midi

Tous les midis, les employés de Contigo déjeunent ensembles. L'horaire officiel de la pause déjeuner est de 14h à 15h et comme tout le monde est très bavard j'ai parfois du mal à participer aux discussions ! Certains hommes du bureau ont installé des manettes de jeux sur un ordinateur donc le déjeuner est aussi l'occasion de matchs de foot virtuels acharnés pour la gent masculine. Du côté des femmes, les discussions tournent principalement autour des sujets suivants: leur famille, la cuisine ou la nourriture en général, leurs petits problèmes de santé. Ici parler de choses très intimes (vie de couple) avec des collègues de bureau est tout à fait normal et les autres volontaires observent eux aussi cela dans les endroits où ils travaillent. Pour nous français, c'est une peu bizarre, mais on s'y fait !

mardi 12 février 2008

Lundi 11 février : Update sur Contigo

En ce moment, l'ambiance à Contigo est vraiment très calme. Beaucoup de gens sont partis en vacances, et il y a beaucoup moins d'effervescence que d'habitude. De plus, je suis la seule volontaire car Aude est partie en vacances, donc je suis toute seule dans la salle où je travaille. Cette ambiance est propice à la concentration (nous avons d'habitude un peu de mal à nous concentrer car il y a toujours beaucoup de gens qui parlent et la musique allumée dans les bureaux) mais presque trop calme ! En tous cas, j'avance bien dans les manuels. Raul et Victor (le vice directeur) sont très occupés en ce moment car ils préparent des réunions avec le Conseil d'administration de Contigo. Apparemment, il va y avoir du changement dans l'organisation de Contigo, mais nous ne savons pas quoi ! En tous cas, Raul m'a dit que ce serait bien que les manuels soient finis rapidement, peut-être en prévision de ces nouveautés.

Dimanche 10 février : Viña del Mar

Après la piscine, la mer. Nous avons aujourd'hui décidé d'aller visiter Viña del Mar, une des stations balnéaires les plus connues et les plus huppées du Chili.


Nous avons commencé par un parc avec des arbres assez originaux.


Nous sommes ensuite allés nous faire dorer sur la plage, où j'ai attrapé quelques coups de soleil malgré la crème solaire indice 30. Nous avons mis les pieds dans l'eau mais elle était quand même un peu froide !


Enfin, nous avons visité les vieilles maisons de la ville.


Une bonne journée, mais la plage était un peu trop bruyante à notre gout: les chiliens adorent aller à la plage l'été.

Samedi 9 février : farniente et piscine

Aujourd'hui, nous avions décidé de faire une grasse matinée : ma première depuis mon retour de Patagonie ! Après un déjeuner tardif, nous sommes allés à la piscine de Fondacio, gratuite pour nous, et même si l'eau était un peu fraiche, cela nous a fait beaucoup de bien. Nous avons fait un petit pique nique au bord de la piscine et ensuite nous sommes montés en haut de la colline de Fondacio, d'où on a une très belle vue sur la campagne environnante. Et oui, après notre poblacion, il n'y a que de la campagne ! Une journée bien reposante donc.

Vendredi 8 février : soirée en ville

Aujourd'hui, nous avions décidé de nous retrouver en ville pour boire un verre après nos journées de travail. Nous avions aussi invité Timothé, un autre français en stage dans une ONG de commerce équitable. Il nous a proposé d'aller dans un quartier "riche" de Santiago, que nous connaissons peu. Nous sommes ensuite allés chez lui pour une petite soirée avec d'autres français, des allemands et des chiliens. Il habite au 20ème étage d'une grande tour et la vue depuis sa fenêtre est magnifique. Le contraste avec notre maison de la poblacion était saisissant et nous a rappelé une fois de plus que Santiago est vraiment une ville de contrastes.

jeudi 7 février 2008

Jeudi 7 février : la cobranza

Comme Aude est partie en vacances, je dois la remplacer dans les municipios. Je vais donc passer la matinée à Puente Alto. De retour au bureau, je m'attèle à mon prochain manuel, celui de la cobranza, c'est à dire du traitement des paiements en retard. Il s'agit d'un thème très important pour Contigo car une part importante des clients ne remboursent pas leur crédit ponctuellement (environ 20 %). Il y a d'ailleurs à Contigo deux personnes qui travaillent à plein temps uniquement sur ce problème de paiements en retard. Le système mis en place par Contigo semble efficace mais les responsabilités de chacun ne sont pas précisément définies, ce qui fait que le travail des différents employés manque souvent de coordination. Je vais donc commencer par observer ce que les gens font, puis travailler avec Raul pour définir des procédures et des responsabilités plus précises. Cela devrait m'occuper un petit bout de temps mais c'est un des aspects les plus délicats du micro-crédit, donc ça devrait être un travail intéréssant !

Mercredi 6 février: diner au restaurant

Ce soir, pour fêter leur dernière soirée au Chili, les parents de Perrine nous ont invité au restaurant ! Ils sont vraiment adorables... Nous nous sommes donc dirigés vers le quartier de Bellavista, qui serait un peu l'équivalent du quartier latin à Paris. Et là, surprise, nous tombons sur Alex et Séverinne et leur famille arrivée le matin même de Belgique. Certains parents partent, d'autres arrivent... Mais Bellavista semble l'incontournable de Santiago pour le diner. Nous faisons la connaissance de la maman et du grand-père d'Alex (qui a plus de 80 ans!) et des parents et du frère de Séverinne. Le hasard fait bien les choses ! Nous sommes très contents de sortir un peu en ville, car c'est vrai que nous avons tendance à passer toutes nos soirées à Recoleta... Nous devrions sortir plus souvent pour profiter de l'été chilien !

Mardi 5 février : la vie de la maison

En ce moment, la vie de la maison est très animée: entre les visites des parents, le départ en vacances des uns et le retour des autres, on se sait plus très bien qui dort quand et dans quel lit ! Il y a souvent plus de personnes qui dorment à la maison que de lits, mais nous avons heureusement des matelas supplémentaires. Ce soir, Perrine et ses parents sont venus diner chez nous. Ils rentraient d'un voyage d'une semaine dans le désert d'Atacama (où j'étais allée avec papa) et dans le salar de Yuni en Bolivie. Leur voyage leur a visiblement beaucoup plu et leurs photos sont époustouflantes. Celles du Chili m'ont évidemment rappelé de bons souvenirs et le contraste avec la Bolivie, beaucoup plus verte et beaucoup plus pauvre, était impressionnant. Aude et Mathilde étaient en plein dans les préparatifs de leur voyage dans le sud. J'ai pu les aider un peu car elles vont faire presque le même voyage que Guillaume et moi, en plus rapide ! Et Mathilde part avec mon K-way, mon bonnet et mon sac à dos (elle n'avait pas prévu de vêtements chauds pour venir au Chili), donc ça va faire bizarre de voir ses photos au retour !

Lundi 4 février : réflexions sur le volontariat

Je ne sais pas si certains d'entre vous ont pu l'écouter, mais la semaine dernière est passée à la radio une émission de société sur le thème "l'humanitaire et les jeunes". En fait, pour certains volontaires, ce séjour au Chili s'inscrit dans un cadre universitaire. Ils ont eu 15 jours de formation avant de partir, auront 2 journées de "debriefing" au retour et doivent écrire et soutenir un mémoire. Cette formation est organisée par Intercordia et aboutit à la délivrance d'un "diplôme de coopération de solidarité internationale". Pour ma part, je ne suis pas inscrite dans ce programme et je suis partie dans le simple de cadre de Fondacio. Les deux volontaires qui font partie de ce programme, Aude et Perrine, ont donc différents rapports à rédiger tout au long de leur expérience, qui ont pour but de les faire réfléchir sur ce qu'elles vivent ici. Elles sont pour cela en contact régulier avec leur tuteur en France. Bien que nous (c'est à dire les autres volontaires) n'ayons pas d'obligations de ce type (nous rédigeons juste un court bilan mensuel pour Fondacio), nous aimons beaucoup partager nos sentiments et nos réflexions sur notre expérience ici et Aude et Perrine partagent avec nous quelques éléments de leur formation. Ces discussions sont toujours très riches, je vous en livrerai quelques conclusions dans un prochain message !

lundi 4 février 2008

Dimanche 3 février : la palmeraie

Après notre ascension d'hier, nous avons les jambes un peu lourdes donc nous allons essayer de faire une journée un peu plus tranquille. Nous voulons partir vers une autre secteur du parc, qui accueille une grande palmeraie naturelle, mais ça a l'air un peu compliqué pour y aller, car il n'y a pas de transport en commun. Finalement, nous prenons un bus, puis un autre bus, puis un taxi, et nous y voilà (2 heures de trajet pour 40 km quand même).

Le spectacle est assez incroyable et nous admirons des centaines de palmiers....


des grands, des petits, des moyens, des plus ou moins feuillus....


Ça fait rêver ce palmier devant ce grand ciel bleu, non ? Surtout si je vous dit que nous avons fait la sieste pendant une heure là-dessous ;)


Il y aussi beaucoup de cactus, avec des formes pour le moins... étranges.


Bref, une bonne petite journée, assez dépaysante et surtout reposante ! Pour le retour, nous faisons du stop, puis prenons un bus, puis un autres bus, puis un taxi, et enfin le bus pour Santiago ! Nous aurons bien visité les petits villages chiliens !

Le retour dans le métro de Santiago est difficile car nous avons encore des images de palmier plein la tête mais nous avons bien profité de notre week-end. Au retour à la maison, les autres sont déjà à table (il est 22 heures) et les parents de Constance sont là aussi. Nous passons un très bon diner avec eux, et pour le dessert, ils nous ont amené du chocolat français et belge ! Le bon chocolat nous manque un peu ici... Bref, encore une super journée.

Samedi 2 février : ascension du Cerro La Campana

Aujourd'hui, lever matinal et programme ambitieux: nous partons avec Marie dans un parc national situé à deux heures de bus de Santiago et là-bas nous allons faire l'ascension du "Cerro la Campana", le point culminant de la cordillère de la côte (1880 mètres d'altitude). Aude, Constance, Marion et Rémy ont tenté l'ascension il y a 15 jours et deux des filles ont abandonné en route, donc nous savons que ça ne va pas être facile!

Arrivées à l'entrée du parc, nous avons une belle vue sur ce fameux somment, ça a quand même l'air loin!


L'ascension commence assez raide, mais les deux premières heures se passent plutôt bien. Ensuite, les choses se compliquent un peu car nous devons vraiment escalader de gros rochers...


Mais nous sommes bien récompensées de nos efforts car les vues pendant la montée sont impressionnantes et la vue depuis le sommet est complètement époustouflante. Nous sommes très nettement au-dessus de toutes les autres sommets environnants et ça donne un peu le vertige !




La descente nous prend plus de temps que prévu car nous avons vraiment mal aux jambes: nous arrivons en ville à 20h passées, couvertes de poussière, mais assez fières de notre ascension. Nous prenons une bonne douche, avalons une empanada sur la place du village et au lit !

Vendredi 1er février: Contigo

Ce matin, j'avais proposé à Raul de faire une réunion de travail pour faire le point sur l'avancement des manuels. La réunion a été plutôt constructive car j'avais préparé une liste de points à aborder assez conséquente et nous sommes donc restés dans son bureau 1 heure et demie. Il avait très content de l'avancement du projet et m'a expliqué qu'il avait l'intention d'organiser deux journées de travail en mars, une pour chaque type de crédit (individuel et groupal), afin de faire le point sur les manuels que j'ai déjà rédigé avec tous les assesseurs de crédit. A l'issue de ces deux journées de travail, je devrai inclure tous les commentaires dans les manuels et ceux-ci seront alors déclarés comme "définitifs". Nous avons aussi défini un ordre de priorité pour les quatre manuels restants, ceux que je n'ai pas encore commencé.

Le soir, comme aujourd'hui était le dernier jour de Constance à Contigo, nous avons fait un petit apéro pour fêter son départ. Elle a reçu différents cadeaux des employés de Contigo et était très émue. Nous sommes restés assez tard au bureau, l'ambiance à Contigo est vraiment celle d'une grande famille !

En rentrant à la maison je suis passée faire quelques courses au Lider car nous partons demain matin tôt au Parque de la Campana avec Marie pour faire 2 jours de rando et nous voulions préparer nos petites provisions dès ce soir. Le temps de préparer les sandwiches, de diner et de faire mon sac, je me couche vers minuit, et demain, lever 6h50 !!

vendredi 1 février 2008

Jeudi 31 janvier : diner chez Javier

Hier soir, Javier, le collègue chez qui nous étions déjà allés au mois de novembre, à l'occasion de son anniversaire, nous a invité à diner et à dormir chez lui. Au menu, pastel ce choclo, une des grandes spécialités chiliennes, que nous avions découverte lors de notre excursion à Pomaire. Javier a profité d'une visite sur le terrain pour acheter des mais entiers sur le marché. Arrivés chez lui, nous nous mettons donc à l'épluchage de mais, une activité inédite pour Aude et moi. Nous cuisinons ensuite toute la soirée, afin d'apprendre la recette au fur et à mesure. Javier avait aussi invité son frère à diner. Celui-ci arrive à l'heure chilienne: 23h30 (je rappelle qu'il s'agit d'un soir de semaine). Heureusement nous passons à table tout de suite. Le diner est très sympa et nous en apprenons plus sur certains de nos collègues de Contigo car la femme de Javier a aussi travaillé quelques années à Contigo. Nous allons nous coucher vers 1h30 et le lendemain matin Javier nous emmène en voiture au bureau, un luxe pour nous ! Les chiliens sont décidément très accueillants.